• Exposition du 30 août au 9 septembre 2017

    ensuite certaines de ces peintures sont visibles à la Galerie sur demande auprès de la galeriste L.MauguinGalerie L. Mauguin du 30 août au 9 septembre 2017

     

    A l'occasion de l'exposition de réouverture, mes peintures sur organdi accrochées avec d'autres travaux à la Galerie L. Mauguin

    Galerie L. Mauguin septembre 2017

     

    pigments et résines synthétiques sur organdi, 35x42 cm

     

    Galerie L. Mauguin
    32 rue Vergniaud
    75013 Paris

    horaires
    mardi, jeudi, vendredi 11h-19h
    mercredi et samedi 15h-19h
    fermé le lundi.

    Galerie L. Mauguin septembre 2017

     pigments et résines synthétiques sur organdi, 35x42 cm


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  • Fréquemment, mes peintures sur organdi sont recto-verso, c'est-à-dire qu'elles présentent un devant et un dos. Cette double visibilité montre la surface sur laquelle j'ai peint, le recto; l'autre côté laisse voir les traces, les étapes de mon acte. Le verso montre en quelque sorte la conséquence; bien que lorsque je décide de le laisser visible c'est que le verso est un peu aussi une fin, un résultat. Ce phénomène est rendu possible par l'organdi, matériaux fin avec lequel je travaille depuis 1999, et qui du fait de sa finesse laisse passer la matière (pigments et acryliques, la plupart du temps), d'autant que je joue beaucoup avec la consistance de mes couleurs -de très pâteuses à très diluées.
    Le recto-verso est un peu la matérialisation de la doublure passive de toutes nos activités: il y a d'un côté l'expression d'une vision et d'un mouvement, d'une intention ou d'un projet, et, de l'autre, il y a tout ce qui accompagne cet acte, ce qui nous échappe, le non-contrôlé, le non-voulu, le non-maîtrisé. 
    Il arrive que l'aspect non concerté, le verso, me semble plus satisfaisant que le recto qui peut marquer, à mon goût, trop de volonté, qui peut me sembler trop entaché de vision à tendance identificatrice, trop empêtré dans le déjà vu ou le déjà croisé, ou la remémoration.
    Mais, il faut penser que comme pour un individu on ne peut pas en regarder, sauf à organiser un dispositif complexe, les deux aspects en même temps de face et de dos. En l'accrochant, il faut alors trancher et choisir le côté exposé. Toutefois quand je conserve les deux vues dans leur présentation, le regardeur a toujours la possibilité de changer et de faire tourner le tableau. Ainsi parfois il voit le recto et d'autres fois le verso.
    Il arrive aussi que le verso ne présente que l'envers de ce qui est peint et, parfois, si je le laisse voir, c'est que la transparence ou la possibilité de tourner autour ou encore de le regarder sous différents angles ou avec le jeu de la lumière à mesure qu'on se déplace me paraît intéressant.

     


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  • Encore tenus cachés, 10 des petits formats (30x30cm) pour Vienne (Autriche) : Galerie Kras, Stumpergasse 16, 1060 Vienne,
    vernissage le 2 octobre 2017, à partir de 19h. Il y aura aussi des moyens et des grands formats.


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  • Aider les enfants aux besoins spécifiques avec la Méthode Feldenkrais

    "A l'occasion d'une conférence organisée à l’initiative d'une personne, Mélody R. et des associations de parents Hémiparésie et Envoludia, j'ai eu la chance - avec un grand nombre de collègues-, le 20 juin 2017, d'entendre Anat Baniel, à Paris. L'efficacité de la Méthode Feldenkrais qu'elle applique surtout dans l'accompagnement d'enfants présentant des besoins spécifiques était au centre de son propos et a permis de rappeler à quel point chaque individu était doté de capacité d'apprentissage et de récupération pourvu qu'on s'y prenne avec lui selon certains fondamentaux et avec intelligence, c'est-à-dire aussi dans une interaction unique avec chacun de ceux qu'on nous propose d'accompagner.

    En écoutant Anat Baniel, j'ai retrouvé, admirablement évoqué et illustré, ce que j'ai appris lors de mon parcours en Feldenkrais*.
    Une importante différence me semble cependant à souligner entre M. Feldenkrais - son invention, la transmission de sa Méthode, ses champs d'application possibles avec la stimulation de la neuroplasticité et la réorganisation fonctionnellement envisagée par lui- et le propos d'Anat Baniel : c'est le statut de l'enthousiasme.

    Anat Baniel a incontestablement ajouté cet ingrédient aux « fondamentaux » de la Méthode qu'elle nomme les « essentiels » (et où figurent des conditions, des modalités et des principes), car, à visionner et étudier Moshé Feldenkrais dans les enregistrements d'archives, à le lire et à le voir aussi, il était plutôt mû par une « ardente patience » qui pouvait prendre la forme d'un agacement ou d'une irritation mais à la mesure peut-être parfois du potentiel qu'il reconnaissait à la personne ou aux personnes qui faisaient l'objet de son courroux. Mais le plus souvent il donnait à celui avec lequel il interagissait une formidable confiance, avec beaucoup de tendresse et d'humour. Et, comme un chercheur, il était passionné.

    Sans ignorer cette différence sur l'enthousiasme - moteur qu'à ma connaissance Feldenkrais n'a jamais thématisé-, nous devons remercier Anat Baniel de réussir à faire reconnaître l'efficacité, la portée, et la révolution dans l'approche des pédagogies visant à l'habilitation et à l'amélioration dans les champs du développement, de l'action, de l'interaction d'une personne quelle que soit son actualité ; la Méthode ayant pour thèse les formidables ressources neuroplastiques dont chaque individu est porteur. Anat Baniel fait ainsi la lumière sur les nombreux praticiens en France capables d'accompagner pourvu qu'ils soient suffisamment chercheurs, les nombreux parents désireux de tenter l'aventure Feldenkrais pour leur enfant ou pour eux-mêmes.

    La Méthode Feldenkrais se déploie telle une recherche fondamentale avec l'humain -et l'unicité de chacun de ses représentants- pour champ d'application, d'étude et de questionnement.

    Le projet de l'enseignement ou de l'accompagnement par la Méthode Feldenkrais est de favoriser, de stimuler, de restaurer, avec pour outils le mouvement (entre autre), les capacités d'apprentissage sur un mode ludique, à tout âge (des plus petits aux plus anciens) et quelle que soit l'actualité des intéressés. Nous pouvons avoir ainsi affaire à des personnes aux besoins très divers : ceux déjà évoqués mais aussi des personnes en arrêt de travail pour cause d'accident ou de « burn out », des enfants diagnostiqués TDHA et leurs parents, des centres de recherche, pour étudier notamment les moyens de remédiation de différents dysfonctionnements humains. La MF, activité d'enseignement et de recherche originale est du coup plus proche d'une pédagogie ou d'une formation, d'un accompagnement pour une révision et l'approfondissement des connaissances fondamentales, pour une réinscription et une réorganisation des capacités, que d'une pratique corporelle ou psycho-corporelle. Et même pratiquée au titre d'activité corporelle régulière, de nombreuses personnes y trouvent un immense bénéfice dans leur quotidien.

    Les praticiens sont en tout cas en principe capables d'aider à réorganiser les capacités, les fonctions et les aptitudes de toute personne désirant apprendre ou améliorer quelque chose de sa façon actuelle d'être, d'agir, de réagir et de développer de nouvelles options.

    La « Neuromotricité » pourrait être un nom pour désigner le Feldenkrais dans ses principes et modes d'approches et même dans la façon d'aborder les difficultés et les résistances. On pourrait proposer encore d'autres noms pour désigner cette discipline pratique : « Neuro habilis » ou « neuro-réhabilis », mais aucun ne permet de recouvrir l'ensemble des aspects du fonctionnement humain dont peut s'occuper la Méthode Feldenkrais.
    Dans tous les cas, l'objet est de recréer un contexte favorable à l'émergence d'une découverte ou à la congruence d'une façon de faire. Pour cela, on attend du praticien qu'il fasse preuve de connaissances développées et acquises par l'expérience et l'étude aussi, d'aptitudes sensorielles très précises et d'intégration kinesthésique mais aussi d'une capacité à s'informer et à apprendre, une grande inventivité autrement appelée flexibilité, ou d'ingéniosité en suivant rigoureusement une démarche hypothético-déductive.

     

    * Mon cursus Feldenkrais: en premier lieu, j'ai rencontré Myriam Pfeffer -qui fût parmi les 13 premières personnes formées directement par M.Feldenkrais- lorsque j'avais 22 ans pour une entorse à la cheville, et j'ai continué de pratiquer le Feldenkrais pendant près d'une vingtaine d'années (avec plusieurs praticiens) jusqu'à finalement m'engager en 2009  dans le formation professionnelle de praticien: pendant mes 4 années de formation j'ai pu apprendre certes avec Myriam Pfeffer mais aussi Jerry Karzen, Paul Newton, Richard Corbeil, Mara della Pergolla, Sabine Pfeffer, François Combeau, Ted Presland, Anne Candardjic, Angel Di Benedetto et de tous mes camarades de promotion puis ensuite aussi auprès de Larry Goldfarb, Fransesca White, mais d'autres avant entendus au début des années 1990 comme Yvan Joly, GabyYaron, Ruthy Alon et également de nombreux assistants, mentors et praticiens."

    ©Stéphanie Ménasé, 2017

    Paris, le 22 juin 2017

     

     


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  • fragment

    Fragment miniature d'un organdi 150x150 cm, recto-verso


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  • Mes poèmes d'images en Leporello sont en vente chez Tschann
    Librairie, 125 Bd Montparnasse, Paris 6e.
    S'ils ne sont pas en vitrine, vous pouvez demander à les voir.

    Quelques Leporello


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    En mai 2016, lors du Colloque « Prise de Conscience dans la situation d'enseignement : le corps, le geste, la parole » (université de Créteil, co-organisé avec université de Diderot, LIRTES, TEC, Imaginer), j'ai parlé d' « Apprendre l'incarnation avec la Méthode Feldenkrais ». Le propos liminaire, rédigé en janvier 2016 et présenté pour intervenir dans ce colloque a paru dans une version abrégée dans les actes (disponible en ligne). Mais j'aimerais revenir sur une question qui m'a été posée. Cette question portait sur la place et le statut du mouvement dans la Méthode Feldenkrais :
    Feldenkrais disait « le mouvement est indicateur, révélateur et guide. Si vous ne savez pas ce que vous faites, vous ne pouvez pas faire ce que vous souhaitez ». C'est une idée que Feldenkrais a souvent reprise avec des petites nuances de formulation.

    Le mouvement n'est pas un but dans la méthode, il est le moyen le plus direct pour toucher aux processus à l'œuvre dans les apprentissages et pour favoriser l'émergence de conditions d'apprentissage - sur le modèle de la façon dont l'être humain une fois né commence à interagir avec le monde qu'il perçoit et qui l'entoure. Le développement sensori-moteur est la condition de tous les autres apprentissages.

     Donc le mouvement, du point de vue du praticien, nous permet de comprendre certains fonctionnements et nous aide à repérer ou analyser des dysfonctionnements ; il est un moyen récurrent pour aider les personnes à découvrir ou à apprendre quelque chose sur elles-mêmes qui leur permettra de retrouver une plus grande cohérence entre leurs sensations, leurs affects, leurs pensées et leurs actions, cohérence qui leur procurera une satisfaction exactement comme quand enfant nous réussissions à la suite de la multiplication de tentatives à attraper un objet ou à faire quelque chose comme par exemple sauter en trouvant en nous la possibilité de nous propulser au dessus du sol (sacrée expérience).

     Dans des textes comme 'L'être et la maturité du comportement, on peut penser que le mouvement est principal, mais je ne dirais pas ça; il est condition d'expérience et d'exploration, et en reprenant les mots de Feldenkais : il est « indicateur, révélateur et guide ».

     Le mouvement est au principe de notre développement général, mais il n'est pas suffisant pour caractériser l'humain.

     Si on se réfère au Cas Doris par exemple, on voit que le mouvement n'est pas au centre du dispositif, du processus véhiculant les remédiations ou les réapprentissages. La motricité qu'on trouve dans cette étude est très loin de celle d'un « corps sportif ». C'est d'ailleurs à mon sens un des meilleurs ouvrages de Feldenkrais. En revanche, je pense que le fait qu'il était d'abord ingénieur donne des éléments de compréhension importants sur son intérêt pour les processus, leur décomposition, les enchaînements, les constructions.

     Bien entendu, il était judoka de haut niveau, ingénieur de l'ESTP à Paris (1928) et docteur en physique et en mécanique; iI ne considérait pas le corps comme une machine, mais il en étudiait les rouages mécaniques. Un docteur en physique ou en mécanique pourrait très bien faire une thèse sur le modèle du corps humain (et même l'organisme humain) comme modèle fonctionnel selon Feldenkrais. Une des questions de Feldenkrais était : 'comment ça marche?' et 'comment ça pourrait « fonctionner » de manière plus congruente, plus satisfaisante' ? et le "ça" en question était aussi un individu singulier avec des caractéristiques et des capacités spécifiques.

     Le public de Feldenkrais était beaucoup plus divers que celui que les formations professionnelles de la Méthode Feldenkrais drainent aujourd'hui. A San Fancisco au milieu des années 1970, à Amherst au début des années 1980, il y avait dans ses formations (auditoire-ateliers d'exploration), de très nombreux scientifiques de nombreuses disciplines, c'est d'ailleurs aussi le premier public auquel il s'était adressé quand il avait formé, dans les années 1930, ses collègues chercheurs au judo.

    MF venait aussi d'une tradition juive où la vie d'un homme a de sens à proportion de sa participation à l'amélioration du monde. En revanche, il avait en horreur toutes les élucubrations autour des « énergies ». L'énergie pour lui avait un sens physique en rapport avec la transmission d'une force ou l'émergence d'un mouvement dans des chaînes de transmission.

    Le mouvement dans la méthode Feldenkrais constitue une modalité ; la motricité dans sa relation à la sensibilité ou sensorialité le premier rouage des découvertes et des enquêtes et le référent pour construire un processus d'apprentissage.

    Donc le mouvement n'est pas une fin en Feldenkrais. Son inventeur rêvait même qu'on puisse parler de cette méthode sans jamais mentionner le mouvement, parce qu'il savait que la dérive vers un usage mécanique du mouvement était très ancrée dans nos habitudes culturelles.

    S'il y a un but en Feldenkrais, il est à définir par rapport aux besoins ou aux désirs de chacun en regard du projet qu'il a pour lui-même. 

    Je reviendrai sur la question de l'éveil par rapport au Feldenkrais une autre fois.

    Paris, le 27 mai 2016


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