Une vue de l'espace où  j'exposais 40 travaux (pigment et acryliques sur organdi marouflés sur toile) réalisés entre novembre 2009 et mai 2010.

Dans d'autres parties de la galerie, on pouvait voir les toiles de Nathalie Villatte et feuilleter les carnets de voyage de Sarah Dugrip.

Accueillie par la Place des Arts au sein du ministère des Finances et de l'Industrie, Bercy - Paris 12e, j'ai exposé des organdi en transparence.

Elle revient de vacances

L'idée de l'exposition et intitulé
Observez dans quelle disposition vous êtes lorsque vous rentrez de vacances, par exemple. Quelles sont vos sensations? Comment appréhendez-vous le monde? Vous sentez-vous tranquille? détendu? dynamique? léger?
Je suis frappée par la luminosité dont rayonnent souvent les personnes lorsqu'elles rentrent de vacances. J'ai intitulé l'exposition "Elle revient de vacances" parce que les vacances sont un exemple de mouvement créateur d'espace, analogue à celui que je recherchais déjà en 1997 dans ma peinture. Ce qui est donné à voir constitue une proposition, celle de faire l'expérience de cet espace. Le tableau qui donne son titre à l'exposition (à gauche sur la photo) en était selon moi l'expression la plus claire dans mon travail d'alors.

Le mouvement
Qu'est-ce qui est en mouvement? C'est le mouvement de la sensation se déployant dans ce travail qui donne forme à l'œuvre. Il y a une grande différence pour moi entre le mouvement et l'agitation. Le mouvement d'un pinceau ou de la main nue mobilise l'intégralité de mon être, alors que l'agitation crée une fausse dynamique et condamne au surplace. Parcourir, marcher et interrompre la marche pour examiner quelque chose qui a attiré mon regard. Offrir cette expérience,  la communiquer sont les objets principaux de mes recherches. La matière, dans mon travail de la fin des années 1990, était souvent un appel à toucher: apprendre à être aussi sensible par le regard que par le toucher.

L'orientation
En 1997, j'écrivais : « Ma recherche est orientée vers "peindre comme naît le désir". Or le désir ne naît pas que d'une façon, ni pour une seule chose. Il donne le principe de mon mouvement, de mon rapport au monde. Je pratique donc la peinture comme une recherche qui se traduit par des questions adressées au public: comment s'éveille pour vous le désir, de voir, de connaître, d'œuvrer, de donner...? »
Certains amis disaient alors que je pratiquais la peinture en alchimiste, à cette différence que je ne cherchais pas à produire de l'or, mais bien plutôt à susciter des émotions, à réveiller les sensibilités. Faire l'expérience d'un désir qui ne soit pas volonté d'appropriation, de possession, mais partage, curiosité.

"Tout prend un sens tout à coup par rapport à l'écrit, c'est à devenir fou. Les gens qu'on connaît on ne les connaît plus et ceux qu'on ne connaît pas on croit les avoir attendus" (M. Duras, Ecrire, p. 25).

Après l'orage, 40x40cm, pigments et acrylique sur organdi marouflé sur toile, tableau visible du 15 octobre au 28 novembre au sein de l'exposition "Unchain My Art", 1 rue Picabia, Paris 20e.

"Unchain my art": l'exposition inaugurale de la Galerie des AAB (Ateliers d'Artistes de Belleville) qui rassemble 64 artistes sera évolutive. Les œuvres seront déplacées, placées dans différents voisinages et sous différents éclairages. Une expérimentation et une interrogation tant sur l'accrochage que sur l'expérience artistique aujourd'hui parmi les artistes de Belleville.

L'espace sera ouvert les jeudi et vendredi de 16h30 à 20h30 et les samedi et dimanche de 11h à 20h. 

Un des 15 tableaux de l'ensemble intitulé "Recomposition durassienne". Ces petits formats (18x24cm chacun) sont tirés d'une peinture réalisée avec Nicolas Dupeyron et traduisent une des orientations de recherche du Collectif Vaucouleurs.